Aline Kurth, entre prévoyance et hasard

Photographe suisse, Aline Kurth est une amie de longue date du projet Roaditude. Quand nous avons lancé la réalisation d’un numéro consacré à la passion automobile, nous nous sommes souvenus qu’elle était tombée très jeune dans l’émotion de la conduite et de la belle carlingue. Son trajet photographique autour du collectionneur José Dula est à découvrir dans notre prochain numéro, le douzième, à sortir début novembre.

Roaditude – Aline Kurth, nous nous étions déjà rencontrés, mais ça date… Quelle photographe êtes-vous ? Pouvez-vous vous présenter (à nouveau) pour nos lecteurs ?

Aline Kurth – Oui et cela fait toujours plaisir de vous retrouver. J’ai commencé la photographie argentique à l’adolescence avec l’appareil légué par mon papa puis, plus tard, lors de mes études en architecture, j’ai découvert le numérique. Avec l’apparition du smartphone, je n’arrête plus.

Je suis une photographe autodidacte qui fonctionne à l’instinct. Je favorise souvent l’instant à la technique.  Jon Stuart Mill disait : « Une photographie est une brève rencontre entre la prévoyance et le hasard… » J’aime assez cette idée. Le portrait est une part importante de mon activité ainsi que le travail sur le corps et son image. Le domaine de l’automobile était plus confidentiel jusque-là, mais néanmoins très prolifique. Cela va peut-être changer.

Quelles sont vos références et vos influences en matière de photographie ?

Une photographe mise à l’honneur récemment et qui est comme une évidence, c’est Madame Vivian Maier. Son parcours est tellent particulier. Femme photographe ou artiste n’est pas toujours chose aisée, hier comme aujourd’hui. Ce qui me touche d’autant plus d’être ici aujourd’hui, merci beaucoup.

Le noir et blanc de Monsieur Henri Cartier-Bresson me fascine toujours, les couleurs chatoyantes et la poésie de Monsieur Paul Rousteau m’émerveillent. La peinture de la Renaissance m’inspire également toujours. D’ailleurs, ma dernière série de photographies, intitulée La jeune fille du bain, en est fortement inspirée.

Pour l’essai photographique que nous publions dans notre numéro 12, vous avez rencontré José Dula, l’un des plus réputés collectionneurs de Citroën. Quel est votre intérêt pour l’automobile ?

Cela remonte à l’enfance. J’ai toujours aimé les belles voitures ; d’ailleurs, je les préfèrais aux poupées ! Une passion que je partageais avec un ami de la famille. Il m’emmenait faire des tours en Ferrari, en Jaguar et puis, plus tard, j’ai découvert les Porsche, et cela ne m’a jamais quitté.

D’ailleurs, petite je voulais être pilote de Formule 1 et, un peu plus tard, designer automobile, ce qui déconcertait mon conseiller d’orientation, et ma maman.

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Comment s’est passé votre rencontre avec José Dula ?

La rencontre avec José Dula fut un heureux hasard. Je cherchais une DS pour un cadeau d’anniversaire que je peinais à trouver. Grâce à une connaissance, j’ai rencontré José. La surprise fut totale, mais surtout incroyablement passionnante.  

Alors, quand vous m’avez proposé de faire un reportage photo alliant « passion » et « automobile »,  cela m’a semblé être une évidence. Et je ne me suis pas trompée !  La collection de José Dula est incroyable ! Et José est quelqu’un qui mérite d’être mis en lumière tout autant que ses « belles », comme il les nomme si joliment.

Quelle a été votre démarche et votre façon de travailler pour cet essai ?

Je voulais que l’on puisse lire tout l’amour qu’il a pour ses « belles » ainsi que toute la délicatesse et le soin qu’il leur porte. Pour cela, j’ai travaillé avec la lumière naturelle et sans artifice, comme je le ferais pour un portrait, entre ombre et lumière. Bien qu’ici, il s’agisse plutôt d’un couple. Il était important pour moi que cela soit intimiste, j’espère y être parvenue.               

Quelle est votre actualité ? Un mot sur vos projets d’avenir ?

Jusqu’au 31 octobre 2021, l’exposition intitulée Dans l’œil des photographes au Musée d’art et d’histoire de La Neuveville. Une série de photographies issue de La jeune fille du bain y est exposée ainsi que le travail de six autres photographes du cru.

Puis, il y a Arty Show, du 30 octobre au 27 novembre 2021, à Neuchâtel. J’y expose mes sculptures  Les Petites Têtes en céramique blanche.

Et peut-être, bientôt, une expo photo sur les voitures…


Pour en savoir davantage sur Aline Kurth, vous avez la possibilité de visiter son site Internet.

(Interview : Laurent Pittet, Nyon, Suisse / Crédits : Aline Kurth)